Union Académique Internationale
Corpus Vitrearum
Retour aux projetsProjet nº16, adopté en 1956
Le but du Corpus Vitrearum est l’enregistrement minutieux de tous les vitraux historiques, à la fois en Europe et dans les musées américains et canadiens, sur la base de directives communes et contraignantes définies par le projet. Celui-ci, actuellement actif dans quatorze pays, a été confié au Comité International d’Histoire de l’Art (CIHA) immédiatement après sa création en 1952 et, depuis 1956, il est sous le patronage de l’UAI. Au début, sous le nom de Corpus Vitrearum Medii Aevi, l’entreprise a limité son travail à la documentation des vitraux médiévaux. Depuis lors, plusieurs comités de différents pays (ceux de Belgique, de France, des Pays-Bas et de Suisse) ont étendu leur ère de recherche pour inclure les vitraux jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. En 2014, l’Assemblée générale a également décidé d’étendre le projet à l’étude des œuvres de 1800 à nos jours.
L’organisation du Corpus Vitrearum est basée sur les comités nationaux de ses états membres, composés de chercheurs, de restaurateurs et de scientifiques associés. Tous les quatre ans, un conseil est élu dans leurs rangs, composé d’un président, de deux vice-présidents, dont l’un est désigné comme trésorier et d’un secrétaire. Le Corpus Vitrearum et l’ICOMOS partagent également un comité international pour la conservation des vitraux (composé d’un président, d’un vice-président et d’un secrétaire). Les membres actuels sont l’Autriche, la Belgique, le Canada, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Russie, l’Espagne avec la Catalogne, la Suisse et les États-Unis. Les pays scandinaves, la République tchèque et la Slovaquie ont publié leurs corpus de vitraux médiévaux en 1965 et 1975, puis ont abandonné le projet.
Ce travail systématique est né grâce à la documentation photographique rendue nécessaire par le sauvetage des vitraux médiévaux pendant la Seconde Guerre mondiale. Les initiatives individuelles ont été regroupées par l’historien de l’art suisse Hans R. Hahnloser et ont conduit, en 1952, lors du Congrès International d’Histoire de l’Art à Amsterdam, à la fondation du Corpus Vitrearum Medii Aevi (CVMA), la première entreprise d’histoire de l’art à être organisée au niveau international.
Les panneaux des vitraux – décimés, partiellement remplacés au cours des siècles et, plus récemment, affectés par des facteurs environnementaux – sont documentés photographiquement et soumis à une autopsie critique, panneau par panneau. Toutes les traces d’entretien et de restauration entreprises au fil du temps, généralement visibles de près uniquement, sont documentées au moyen de dessins schématiques. L’ensemble du processus est reconstitué, sur la base d’une recherche archivistique approfondie, dans les chapitres traitant de l’histoire du vitrail lui-même et de sa restauration. Les fenêtres sont ensuite examinées en fonction de leur programme iconographique et de leur contexte artistique, ainsi que de leur fonction dans l’espace intérieur de l’église. Les résultats sont publiés sous forme de monographies, classées topographiquement par région et conformément aux directives convenues par l’International Corpus Vitrearum (www.corpusvitrearum.org/Guidelines).
Depuis sa création, plus de 140 volumes du Corpus ont été publiés, dont 92 monographies sur les vitraux de bâtiments individuels, de villes et de régions, 25 volumes dans les séries Recensement, Catalogue sommaire et Checklist, et 22 études et documents occasionnels sur des sujets clés spécifiques. Et cela, sans compter les actes de colloques internationaux (www.corpusvitrearum.org/Status of Publications).
Les colloques réguliers représentent l’outil le plus important de diffusion et d’échanges pour les experts et une interconnexion étroite de la communauté scientifique du Corpus Vitrearum. Se déroulant à l’origine à intervalles irréguliers, des intervalles biennaux ont été introduits après 1982 et les membres du Comité international du Corpus Vitrearum se réunissent tous les deux ans depuis cette date (à une exception près). Parmi les lieux les plus récents figurent Anvers (2018), Troyes (2016), York (2014), Vienne (2012), Saint-Pétersbourg (2010), Zurich (2008), Tours (2006), Nuremberg (2004), Bruxelles (2002) et Bristol (2000). Une limitation volontaire aux trois langues officielles du Corpus Vitrearum – anglais, français et allemand – garantit la communication. Les jeunes chercheurs sont invités à assister régulièrement aux colloques et sont ainsi encouragés à poursuivre les travaux commencés en 1952.