Union Académique Internationale

Avicenna Latinus (Corpus Philosophorum Medii Aevi)

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Projet nº9-3, adopté en 1972.

Dans le cadre du Corpus Philosophorum Medii Aevi, le projet Avicenna latinus (conçu par Simone Van Riet sous l’impulsion du professeur Gérard Verbeke, historien de la philosophie médiévale), a pour but de publier en éditions critiques les traductions latines médiévales des traités philosophiques d’Avicenne (Ibn Sīnā) contenus dans le Shifā’. Les quatre parties du Shifā’ sont, comme on le sait, la Logique, les Sciences naturelles, les Mathématiques et la Métaphysique.

Dans la collection de l’Avicenna Latinus, créée en 1968, Simone Van Riet publia les traductions latines de la Métaphysique (Liber de Philosophia prima sive Scientia divina, en 1977, 1980 et 1983) et celles de plusieurs livres de Sciences naturelles (Naturalium) : le livre VI (_Liber de anima seu sextus de naturalibus°, en 1968 et 1972), le livre III (De generatione et corruptione, en 1987), le livre IV (De actionibus et passionibus qualitatum primarum, en 1989) et le premier traité du livre I, consacré à la Physique (De causis et principiis naturalium, en 1992).

Simone Van Riet n’eut pas à s’occuper des Mathématiques, non traduites au Moyen Âge, et elle n’envisagea pas d’éditer elle-même la traduction latine de la Logique. Lorsque la mort la surprit — le 28 novembre 1993 — la philologue préparait une édition augmentée des Codices décrits par Marie-Thérèse d’Alverny (ouvrage publié posthume, par les soins de Pierre Jodogne, en 1994) et elle avait entrepris l’édition du Tractatus secundus (_De motu et de consimilibu_s) du Liber primus naturalium (consacré à la Physique).

Après son décès, André Allard, philologue classique, historien des sciences, fut chargé par l’Académie royale de Belgique de veiller à l’achèvement de l’œuvre. Celui-ci s’adressa à M. Jules Janssens, spécialiste de la philosophie médiévale et philologue arabisant, qui accepta de poursuivre, dans les pas de Simone Van Riet, le grand travail interrompu. Les efforts conjugués d’André Allard et de M. Jules Janssens aboutirent, en 2006, à l’édition du Tractatus secundus du Liber primus naturalium. Ce travail respecte scrupuleusement la structure choisie par Simone Van Riet pour la collection de l’Avicenna Latinus : le texte latin, objet de l’édition, est confronté avec le texte original arabe et les résultats de cette confrontation sont présentés dans l’apparat latino-arabe et dans les notes qui accompagnent le texte latin. Le travail des deux philologues se concentra ensuite sur la traduction du Tractatus tertius, quand le décès prématuré d’André Allard, survenu le 16 mai 2014, laissa M. Jules Janssens seul aux prises avec les difficultés nombreuses présentées par le texte latin. La traduction (non intégrale) de ce traité III, réalisée en deux temps dans l’Espagne des XIIe et XIIIe siècles, est, en majeure partie, conservée dans un unique manuscrit dont le texte latin contient d’innombrables erreurs et dont le texte arabe qu’il traduit n’est pas encore accessible dans une édition critique. Aidé par Marc Geoffroy (CNRS, Paris) (†), M. Janssens a eu le mérite de mener à bien cette tâche ardue. Son édition de la traduction latine du Tractatus tertius, publiée en 2017, achève donc l’ambitieux travail philologique entrepris par Simone Van Riet. Il sera toutefois complété par l’édition des Index lexicaux des livres de Sciences naturelles.

Le projet de l’Avicenna latinus a reçu le patronage par l’Union Académique Internationale en 1972. Il est porté par l’Académie Royale de Belgique.